Une plage calme, calme comme toutes les plages les mois d’hiver.
La lumière est adoucie par la brume, le ciel est bas, l’océan est gris.
Ne restent sur cette plage face aux éléments VENT, MER, SABLE, que quelques blockhaus noirs, aux formes monolithiques, anguleuses.
Dérision de ces blocs de béton, enfouis dans le sable, éventrés par l’eau, déstabilisés par le vent.
Une étrange impression d’attente…
Ils semblent posés là …pour combien de temps ?
On entend ces angles de pierre craquer, gémir, ronronner, s’enfoncer dans le sable.
Brusquement l’alerte.
Les fenêtres rondes aux contours rouillés semblent crier l’alarme.
La mer se déchaîne…le vent se lève en rafales…la sable tourbillonne.
Le sable les écorche
la mer les happe
puis le vent de Norois les renverse
La tempête est finie.
Un blockhaus est tombé. Deux doigts se saisissent délicatement
du blockhaus gisant sur le sable.
Une jeune fille le tient délicatement au creux de sa main,
et le regarde attentivement
Puis, comme les enfants, elle le dépose doucement dans son panier rempli de coquillages.
La jeune fille s’éloigne lentement.
La brise est douce
Les vagues sont bleues et calmes.